[vidéo] Un tour de Camargue en gravel

Du plat, des pistes en sable et graviers, de petites routes oubliées des voitures et le sentiment d'être loin de tout...

Et si la Camargue était le paradis pour un tour en gravel ?

C'est ce que j'ai voulu découvrir, une matinée ensoleillée d'hiver. Départ de Port-Saint-Louis du Rhône. L'objectif est de récupérer le bac de Barcarin par la piste de la digue du Rhône. Voilà une entrée en matière originale pour se rendre en Camargue. Tourner le dos aux usines de Fos-sur-Mer et traverser le Rhône de la plus belle des façons : sur un bac ! Pour les vélos il est gratuit. Sitôt posée une roue de l'autre côté, la virée commence en traversant les Salins de Giraud. Ce n'est pas une ville, pas un gros village, seulement quelques maisons et commerces posés entre le fleuve, la mer et les marais salants. L'aventure s'annonce dépaysante...

A Faraman, on est déjà loin de tout. Les quelques maisons ressemblent à un bout de France, un hameau des îles, une colonie oubliée par la métropole. Il y a un arrêt de bus, mais pas d'horaire, pas de bus non plus.

Direction Tourvieille avec sa piste défoncée de nids de poules et ses marais. Il n'y a pas encore de flamands rose, mais cela ne serait tarder... La traversée de l'étang du Fangassier et du Grand Rascaillon donne l'impression de fendre les eaux. La piste est entourée d'étangs.

A Beauduc, on a oublié que la métropole marseillaise et son million d'habitants ne se trouve qu'à une soixantaine de kilomètres. Pour rejoindre le phare de La Gacholle, à la piste classique de toute façon fermée, préférer le sentier qui longe les dunes, il offre encore plus de dépaysement.

On voit le phare de loin, mais il faut pédaler un bon moment avant qu'il se rapproche. Salicornes et flamands rose, marais et odeur iodée... Pas de toute, on est en Camargue.

La grande piste entre la Gacholle et les Saintes-Marie-de-le-mer est rapide et plaisante. On peut y tomber les kilomètres à vive allure. S'arrêter rêver un moment sur la grande plage de sable avant de rejoindre le village. Pour quitter les Saintes-Maries on peut faire au plus vite et tirer vers Cacharel par le D85a. On la laisse pour reprendre une piste qui longe l'étang de Malagroy. Seul, au loin le Ventoux rappelle que la terre n'est pas plate. Après le domaine de Méjanes la départementale 37 fait figure d'autoroute. On y pédale sous le regarde indifférent des chevaux  camarguais et des moutons qui y passent l'hiver au soleil.

Si l'aller a été graviers, le retour sera bitume par la petite D36b qui longe le Vaccarés. Une route touristique avec ses Mas, ses observatoires pour les oiseaux et ses taureaux. Les kilomètres défilent le long de l'étang en direction des Salins. Un petit détour par le hameau de Badon et ses champs, pour rejoindre le bac par la D36.

Retour à Port-Saint-Louis par le Barcarin et la piste de la Digue, avec 100 kilomètres au compteur et tout de même 137 mètres de grimpette. Décidément, la Camargue n'est pas totalement plate...