J’ai plongé dans le swimrun et j'ai aimé

J’ai découvert le swimrun un soir de Mistral et de mer (trop) formée, à Marseille, au départ du « Chaudron », au bout de Malmousque. La mise à l’eau s‘est faite entre la Pointe d’Endoume et la Pointe Cadière. Le soleil qui se couchait n’arrivait pas à réchauffer le vent du soir, fort et froid pour ce début juin. Les vagues venaient s’écraser contre les rochers. Un peu brutalement à mon goût... Heureusement la lumière était belle et les compagnons de bordés aguerris.Et puis, on m'a équipé de pied en cap : une combinaison manche courte, un bonnet de natation, deux plaquettes pour les mains, la bouée de secours, le pul boy et des lunettes de natation. Plus des chaussures de trail.

A ce stade là de l'aventure, arnaché comme un gladiateur, impossible de refuser le combat : go, pour sauter dans l'arène !

Je me décide, avec un peu d'appréhension et saute à l’eau avec cette question dans un coin de la tête : "est-ce les bonnes conditions pour découvrir le swimrun ?".

Une fois dans le bouillon, des vagues me rejettent vers la terre et barrent, par intermittence, l’horizon. Il y a de l'écume de partout. Place à la baston, la réponse à ma question attendra...

Une fois au milieu des flots, délicat de faire marche arrière et remonter sur la digue. Le salut se trouve par le large, afin de contourner la Pointe Cadière et de retrouver la petite crique de galets qui permettra un retour à terre sans danger. Mais chaque vague me ramène au milieu du chaudron. Difficile de gagner le large. Je dois faire un gros effort pour passer et retrouver une mer un poil moins inhospitalière.

A ce stade du récit, je me dois de vous préciser que la mer n’est pas mon domaine de prédilection. Je n’aimais pas la nage en piscine, un tout petit peu plus celle en mer. Je me sens chez moi en montagne. Je suis plus à l’aise dans le vide, la verticalité à courir sur une arête, m’accrocher à un rocher, cramponner sur de la glace ou glisser avec des skis de rando sur de la neige. Mais j’aime bien découvrir de nouvelles sensations et vivre des expériences inédites. Alors, je suis là, à me battre et à essayer de nager.

Je pensais savoir avancer en crawl, mais passer la ceinture de vagues, difficile de retrouver mes repères dans cette houle. En plus, avec le pull boy entre les jambes qui me fait flotter les fesses et les plaquettes de main que j’utilise pour la première fois, j’ai perdu tous mes repères. Je nage comme une enclume. J'ai la tête hors de l'eau et bat des pieds et des mains comme je peux...

Passé la pointe rocheuse, j’ai la réponse à ma question : "non, ce n'était pas la soirée pour découvrir le swimrun". Trop tard... Mais je suis bien équipé, je suis sportif et entouré de camarades qui eux, ont l'habitude de ce type de bordée. Et de toute façon, au point où j’en suis, c’est un peu tard pour changer d'avis. Dans la foulée, j’ai aussi une autre confirmation : je ne sais pas nager par forte houle. Impossible de me concentrer, de retrouver les réflexes pour enchaîner mouvements et respiration. J’avale de l’eau. Je monte, je descends au gré des vagues avec l’impression d’être un bouchon de liège.

Finalement j’ai survécu à cette première nage. J’en suis tout étonné. Il faut sortir de l’eau, se lever et retrouver son équilibre, au milieu de galets glissants et de vagues qui viennent se fracasser dans mon dos. Je galère et commence à aimer ce sport…

Nous voilà parti pour une petite session de course à pied afin de rejoindre le deuxième point de mise à l’eau : l’anse avant sous l’Institut Méditerranée d’océanologie. Là aussi la mer est forte et le courant rude. Il faut s’écarter de la côte afin de ne pas être rossé vers les rochers de l’anse de Maldormé. Direction l’Anse de la Fausse Monnaie. Là aussi le courant nous ramène vers les rochers qui sont peu profonds. A un moment j’en touche un du bout du pied. Se battre et avancer comme je peux. Ce n’est plus du crawl, bref, une nage pas très académique. Heureusement je suis longé à un compagnon plus habitué qui me dégage de ce faux pas… J'aime bien se côté "solidaire" dans le swimrun.

Sous le pont de l’Anse de la Fausse Monnaie, j’ai le souffle coupé, mais suis soulagé d’avoir retrouvé la terre ferme. On remonte en courant par les escaliers pour aller courir sur la Corniche Kennedy. Drôle d’impression de déambuler entre les piétons avec nos attirails de swirunners. Les promeneurs nous regardent comme si nous étions sortis tout droit d’un épisode d’Alerte à Malibu…

La dernière mise à l’eau se fait avant l’anse de l’Oriol, dans une mer toujours démontée. Ce sera sans moi : je rejoins la petite équipe à la plage du Prophète en courant, afin de me mettre à l'eau depuis la plage et de faire quelques photos des nageurs.

Le soleil se couche au large dans la mer. Ses derniers rayons donnent une teinte dorée aux collines du Roucas Blanc. On rentre en courant par le Corniche Kennedy, puis les ruelles de Malmousque.

Je n’ai pas été très bon, je me suis battu, je me suis fait démonter par les vagues mais qu’est ce que j’ai aimé le swimrun, un sport exigeant et complet.

A découvrir si on habite en bord de mer, ou prés d'un lac.

J'ai aimé :

• Enchainer deux sports : nage et course à pied
• Evoluer dans des milieux différents
• L'entraide entre pratiquants
• La bonne ambiance
• L'équipement qui est bien adapté, la combi notamment

J'ai moins aimé :

• Les vagues...
• Nager avec des plaquettes et un pull boy. Il faut vraiment tester en piscine ou par mer calme avant

Comments

[Shana]

J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et un blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers (lien sur pseudo) Au plaisir.